Concevoir son calendrier de culture et organiser la saison de jardinage

Samedi 16 février 2019 a eu lieu un rendez-vous du jardinage écologique consacré à l’organisation de la saison de jardinage par l’élaboration d’un calendrier de culture. La séance a débuté par un tour des pratiques avec la trentaine de jardiniers présents.

Certains ont des repères temporels, à l’image de Raymond, qui pratique les semis en gel toujours vers la fin du mois de février (s’il gèle) et pas avant au risque de levées trop précoces affectées par des gelées tardives. En procédant ainsi, les cultures primeurs lèvent toujours au bon moment, une fois que la période de froid est passée sur les graines et que les conditions sont devenues propices à la germination ; il sème ainsi oignons, salades, carottes, poireaux, persil… D’autres ont également des repères de dates grâce aux enregistrements effectués les années précédentes : les cahiers de jardin des années précédentes constituent ainsi un moyen d’améliorer la gestion du temps lorsque des mises en culture trop précoces ou trop tardives ont été consignées… et même si chaque année est différente sur le plan météorologique ! Des carnets de jardin vendus dans le commerce, très exhaustifs, munis de calendriers indicatifs de semis mois par mois et de feuilles quadriées pouvant accueillir des plans de jardin sont intéressants : ils donnent des idées et la palette des possibilités d’enregistrement d’informations est vaste. Reste à vérifier que toutes sont importantes à consigner : seront-elles utiles ?

Toujours est-il que le cahier de jardin doit servir à deux choses essentielles : (1) formaliser le calendrier de travail de l’année à venir, (2) consigner ce qui est fait (calendrier de réalisation, essais divers, etc.) pour améliorer les années suivantes.

Le calendrier de travail s’appuie sur un calendrier de culture qui suit une démarche logique pour sa conception :

1/ Lister les plantes à cultiver et la surface où le nombre de plantes concernées : ce travail peut démarrer à l’aide d’un plan de jardin où sont réparties les cultures qui sont ensuite assorties d’une surface. Une autre possibilité est de démarrer directement à partir d’une liste de culture à implanter qui sont ensuite réparties sur un plan du ou des jardins à cultiver. Dans tous les cas, on obtient une liste de plantes et leur nombre ou surface.

2/ Préciser pour chaque culture : la date de semis ou plantation (en détaillant le cas échéant la date semis en terrine/godet puis la date de repiquage) et la date estimée de fin de récolte. La date de fin de récolte indique à quel moment l’espace occupé par la culture précédente est libéré pour une nouvelle culture… ce qui permet de planifier des successions de cultures.

3/ reporter l’ensemble de ces dates sur un calendrier. Plusieurs manières de faire sont possibles. En utilisant un outil informatique assorti de rappels calendaires, on peut obtenir une indication au jour près de ce qu’il y a à implanter au jardin. Si l’opération n’est pas faîte, elle peut être reportée automatiquement au jour suivant. Il est possible d’utiliser un calendrier « papier », situation la plus courante, qui offre la possibilité de faire des annotations manuelles. Le niveau de précision du calendrier est à adapter à ses besoins : au jour près, à la décade, à la quinzaine, au mois, à la saison, en intégrant les cycles lunaires et planétaires.…

Au-delà des dates de semis/plantation, le calendrier de culture est un outil permettant de planifier la préparation des sols en vue de plantation / semis : travail du sol, apports de composts, incorporation d’engrais verts, temps nécessaire au désherbage avant semis/plantation, calcul des quantités de semences nécessaires, des quantités de matériau pour pailler/couvrir le sol… etc.

S’agissant des engrais verts, il peut être opportun de penser l’organisation du jardin dès l’été N pour l’année N+1 afin d’implanter des engrais verts en hiver qui soient compatibles avec les cultures suivantes (facilité de destruction, temps de décomposition après incorporation au sol, durée du cycle adaptée à la période disponible…).

En conclusion, le travail un peu fastidieux de planification lorsqu’on a peu d’expérience devient moins nécessaire avec l’expérience et plus facile aussi. Mais c’est un bon exercice pour apprendre les cycles des cultures : s’aider au besoin de bons bouquins de jardinage dont les titres foisonnent en librairie. Les calendriers de semis sont aussi utiles pour cela, ainsi que certains catalogues de semenciers et sachets de semences qui donnent de bonnes indications des périodes et cycle de culture. Alors bon démarrage !