Arrosage et gestion de l’eau au jardin

Parler de l’eau au jardin, c’est d’abord comprendre le rôle de l’eau dans la plante, mais aussi dans le sol. Ce sont ces deux aspects qui ont animé les discussions de la première partie du rendez-vous du samedi 27 avril 2019. En guide de résumé, voici le panneau qui a servi de support pour cette première partie.

Il n’existe pas véritablement de pratique parfaite de gestion de l’eau au jardin. Chaque jardin a ses contraintes et ressources propres et il convient d’adapter ses méthodes à la situation et aux cultures. Toutefois, après avoir compris que l’eau joue un rôle vital dans le sol et dans la plantes, il est facile de raisonner la gestion de l’eau en termes de besoins et d’apports, les deux devant se rejoindre pour optimiser l’usage de la ressource disponible.

Côté besoins, les facteurs qui vont influencer sont évidemment la saison (qui gouverne ce que l’on appelle l’évapotranspiration des plantes), les espèces de plantes, leur stade de développement et la capacité du jardinier à limiter un assèchement trop rapide du sol. Couvrir le sol, pratique du paillage, aura un effet majeur pour limiter l’évaporation de l’eau présente dans le sol. Répercussions immédiates sur les apports. Sur sol nu (peu recommandable), il est important de supprimer la continuité des particules qui composent le sol et qui entraîne la remontée par capillarité de l’eau profonde vers la surface  si celle-ci est plus sèche : c’est le binage superficiel qui permet de casser la croûte de surface plus ou moins importante en fonction du type de sol et du mode d’arrosage.

Côté ressources, il existe de multiples situations, allant de celle où l’eau est rare et où les dispositifs de collecte et stockage d’eau de pluie auront toute leur importance), à celle où l’eau est disponible en quantité illimitée. Même dans ce second cas, un usage économe d’eau est recommandé. Et les dispositifs de stockage sont de toutes façons intéressants, notamment pour éviter d’arroser avec de l’eau très froide lorsqu’il fait chaud. Mais ce qui nous intéresse ici est de permettre au sol de conserver une quantité suffisante d’eau stockée, pour permettre aux plantes de s’alimenter.

Chaque sol a une capacité de rétention d’eau qui lui est propre, déterminée prioritairement par la nature du sol (autrement appelée texture : proportion de sables, limons et argiles, les argiles ayant la plus forte capacité de rétention d’eau) et par le taux de matières organiques présentes dans le sol (celles-ci se comportant comme des éponges). Un sol riche en matière organique (humus) aura une meilleure rétention d’eau, et le rôle des matières organiques dans la rétention d’eau sera d’autant plus important pour un sol qu’il contient beaucoup de sables qui ne retiennent pas l’eau.

En apportant régulièrement du compost, des paillages, des engrais verts et des restes de culture, on augmente petit à petit le taux de matière organique du sol et par conséquent la rétention d’eau. En couvrant le sol, on limite le besoin en eau.

Vient alors la question des apports, de l’arrosage . Les meilleures pluies sont celles qui tombent en fines gouttelettes, doucement et longtemps. Même si un arrosage artificiel est assez éloigné de ces caractéristiques, il faut retenir que nos pratiques d’arrosage doivent s’en approcher. Des asperseurs à gouttelettes fines (quand on dispose d’eau sous pression), des pommes d’arrosoir à jets fins, des systèmes de goutte-à-goutte qui permettent un apport doux de l’eau d’arrosage sont plus bénéfiques que des apports violents et courts. Jets d’eau, arrosage au tuyau avec une forte pression, asperseurs qui matraquent le sol, pommes d’arrosoir à débit trop élevé, arrosage haut au goulot d’arrosoir sans pomme sur un sol nu sont autant de situations qui peuvent entraîner de la compaction du sol et une moindre efficience de l’arrosage.

L’imagination n’ayant aucune limite, il est possible d’utiliser des tuyaux percés connectés à des cuves en hauteur, des petites rampes à jets très fins montées sur arrosoir pour humidifier les semis par exemple, des seaux percés de trous pour un écoulement lent de l’eau qu’ils contiennent, des bouteilles plastiques dépourvues de fond et enfoncées à l’envers dans le sol (goulot vers le bas) pour apporter l’eau d’arrosage directement dans le sol au pied des cultures, etc.

En été, lorsqu’il fait très chaud, il est possible d’arroser le soir pour permettre une meilleure ré-humectation du sol. Mais attention, l’humidité nocturne offre les conditions favorables au déplacement des gastéropodes (escargots, limaces). Il est préférable en période plus humide (printemps, automne), d’arroser le matin pour éviter ce problème mais aussi pour éviter la stagnation d’eau sur les plantes qui peut en général favoriser le développement de maladies fongiques ou bactériennes.