28 septembre : semis des engrais verts après courges

La récolte des courges 2018 étant passée, le semis des engrais verts hivernants est une étape à gérer rapidement sur les deux systèmes de culture innovants. Chaque jour compte à cette période, même si la météo est très clémente avec de belles températures en journée et un ciel très peu nuageux.

CONSERVATION DU SOL : le bâchage utilisé pour la culture de courges depuis le mois de mai, malgré un roulage du couvert végétal semé en début de saison, a laissé très peu de matière organique en surface du sol. Les conditions sont réunies pour un semis direct du mélange d’espèces élaboré pour passer l’hiver et produire une biomasse importante en mai 2019, avant la culture à venir de poireaux. Le semis direct a été réalisé avec le cultibutte, modifié pour l’occasion en semoir d’engrais vert. Les socs semeurs montés sur les dents du cultibutte génèrent une très faible perturbation du sol et permettent de placer les graines dans le sol à bonne profondeur (de 1 à 3 cm). En un seul passage d’outil, le semis est terminé. Compter environ 1 minute par planche de 50 mètres pour le semis. La préparation du mélange s’est effectuée en 10 minutes. La transformation du cultibutte en semoir prend environ 30 minutes pour quelqu’un de rodé, soit une heure en tout pour reconfigurer l’outil dans sa version travail du sol.

Le mélange utilisé sur ce système est composé de seigle (30%), féverole (25%), trèfle incarnat (15%), vesce velue (15%), phacélie (5%), radis – Tillage Radish (5%), sarrasin (5%). Semé à densité élevée (261 kg/ha), le mélange a été conçu pour un semis plus précoce, autour de début septembre, notamment pour permettre une bonne pousse du sarrasin (gélif), de la phacélie et du radis avant l’hiver. Les objectifs recherchés avec ce mélange sont multiples : produire une biomasse importante en mai 2019 (capable de couvrir le sol), structurer le sol (complémentarité des systèmes racinaires), fixer de l’azote (60% de légumineuses), assurer la continuité de l’activité biologique dans le sol par la présence de racines vivantes immédiatement après la fin de culture des courges, fixer des éléments minéraux rapidement pour éviter les pertes et concurrencer les adventices.

Après débâchage, il reste peu de résidus végétaux en surface sur le SdC CONSERVATION DU SOL
Semis du couvert végétal sur le SdC CONSERVATION DU SOL. A part ce type de travail du sol très superficiel et des passages de strip-till avant plantation des salades ou semis de radis (printemps 2017), des choux fleurs (été 2017) et des courges (printemps 2018), les 3 planches de ce SdC n’ont pas été travaillées depuis septembre 2016.

 

ENGRAIS VERT MAX : habituellement, les planches sont retravaillées (a minima un passage de cultibutte) avant l’implantation d’une nouvelle culture ou d’un engrais vert. Le semis se fait à la main à la volée puis est recouvert par un autre passage de cultibutte. Cet enchaînement est notamment intéressant lorsqu’il faut gérer une quantité importante de résidus de culture laissés en surface du sol. Ici, les lianes des courges ayant été exportées (compost), et les planches étant encore bien formées, un semis direct sans nouveau travail du sol a aussi été réalisé avec le cultibutte semoir sur le SdC ENGRAIS VERT MAX.

Le mélange utilisé sur ENGRAIS VERT MAX est composé de seigle (15%), féverole (35%), vesce velue (20%), trèfle incarnat (25%), sarrasin (5%). On retrouve des espèces communes au mélange utilisé sur CONSERVATION DU SOL mais dans des proportions différentes : 80% de légumineuses qui doivent permettre une fixation élevée d’azote, ce système n’étant pas fertilisé quelle que soit la culture. La présence de seigle, qui lève plus vite que les légumineuses doit assurer un prélèvement de minéraux disponibles (dont l’azote) ce qui doit conduire à une meilleure fixation symbiotique de l’azote, par prélèvement rapide de l’azote minéral disponible (les reliquats azotés mesurés le 5/09/2018 sont de l’ordre de 20kg/ha sur les 25 premiers cm de profondeur).

Naturellement, l’engrais vert joue aussi un rôle sur l’enherbement, la structuration du sol et implanté immédiatement après la fin de culture de courges, il assure la continuité de présence de racines vivantes, hautement importantes pour stimuler la vie du sol.